Développer Internet et connecter l’Afrique en 2012, si…

Kodjo Patrice TOSSAVI

Lors de la conférence internationale sur le développement de l’Internet en Afrique, intitulée « Connecter l’Afrique », qui s’est déroulée il y a une dizaine de jours à Kigali au Rwanda, six pays africains (à savoir le Rwanda, le Mali, le Malawi, le Burkina Faso, le Sénégal, Djibouti et le Burundi) et des institutions internationales se sont engagés à investir pas moins de 55 milliards de dollars américains, soient environ 38 milliards d’euros dans l’objectif d’accélérer l’accès à Internet en Afrique. C’est en tout ce qu’a annoncé l’Union internationale des télécommunications (UIT).

Au terme de cette conférence, les participants ont promis de connecter toutes les capitales africaines et les grandes villes entre elles grâce aux infrastructures des technologies de l’Information et de la communication (TIC), mais également de renforcer les connections avec le reste du monde à l’horizon 2012. Si l’on en croit l’UIT, en 2015, les services des technologies de l’information seront étendus à tous les villages africains.

On compte parmi les donateurs la Commission européenne et la Banque mondiale (BM) ; cette dernière s’est même engagée à doubler son financement en faveur des TIC en Afrique pour atteindre 2 milliards de dollars (1,38 milliard d’euros) d’ici 2012. Pour sa part, la Banque africaine de développement (BAD) a promis de mettre la main dans la caisse en débloquant quelque 65 millions de dollars, l’équivalent de 45 millions d’euros pour le financement des projets TIC en Afrique.

Il était temps, dirions-nous, car il est évident que le continent africain est trop en retard dans le domaine du développement de l’internet, car moins de 4% des Africains –et encore- ont en 2007 un accès à Internet, rappelle le communiqué de l’UIT.

Cependant, vu les montants annoncés, on s’aperçoit bien qu’on est loin du compte. Alors question : d’où va venir le reste ? Si les politiques africains étaient soucieux du développement de leurs pays, la réponse à cette question ne serait pas difficile trouver. Ce qui fait que, en 2015 voire 2030, il y a crainte que l’Afrique soit encore à l’âge de la pierre en matière de développement des technologies de l’information et de la communication.

A partir de l’horizon, on pourra envisager un véritable décollage économique du continent, car les vieux d’un autre âge qui gouvernent ces pays seront partis, mais surtout en espérant qu’ils n’ont pas transmis le syndrome –entendez par-là s’éterniser aux commandes du pays- à la nouvelle génération.

Donc, on pourra développer le continent si –avec un grand S- plusieurs conditions sont réunies ; ce qui est loin d’être le cas actuellement.

Par Tallel BAHOURY

webmanagercenter.com – 03/12/2007 05:39